Un lycéen a ouvert le feu vendredi faisant 4 morts et des blessés, dont des élèves et des employés d’une école canadienne, la pire fusillade en milieu scolaire au Canada depuis plus de 26 ans.
« C’est le pire cauchemar de tous les parents », a réagi le Premier ministre Justin Trudeau depuis Davos (Suisse) où il participe au Forum économique mondial.
Il était environ 13h00 (19h00 GMT) dans la bourgade de La Loche, dans le nord de la province de Saskatchewan (centre), quand des coups de feu ont retenti dans le lycée de cette collectivité amérindienne. « Un homme déchargeait son arme » dans l’établissement, a confirmé la police.
Plusieurs témoins ont dit avoir vu un adolescent ouvrir le feu à l’intérieur de cet établissement, armé d’une carabine.
« J’ai couru à l’extérieur de l’école. Il y avait beaucoup de cris, il y a eu six ou sept coups de feu avant que j’arrive à sortir », a déclaré aux télévisions un élève de seconde, Noël Desjarlais.
Kevin Janvier, maire de la commune, a déclaré vendredi soir sur la chaîne CTV News que le tueur présumé « était un jeune de moins de 21 ans » qui fréquentait le lycée de La Loche.
Située dans la forêt boréale, à 800 km au nord de la capitale provinciale Regina, cette bourgade est particulièrement isolée et les autorités ont dû acheminer des renforts policiers et dépêcher un hélicoptère médicalisé.
Initialement, Justin Trudeau avait fait état d’un bilan de cinq morts et de deux blessés graves, avant que la police fédérale le révoit à la baisse en évoquant « un certain nombre de blessés ».
« Avec une tragédie comme celle-ci, il y a beaucoup d’informations qui s’échangent rapidement et donc initialement nous avions confirmé qu’il y avait cinq morts, mais nous ne parlons désormais que de quatre décès », a déclaré en conférence de presse la commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) en Saskatchewan, Maureen Levy.
L’âge et l’identité des victimes n’ont pas été précisés par la GRC mais le maire Kevin Janvier a parlé « d’élèves et d’employés » du lycée.
Outre l’école, la police a indiqué étendre son enquête à une résidence voisine, laissant penser que des victimes ou le suspect pouvaient être liés à ce logement.
La commissaire Lévy a expliqué que quarante-cinq minutes après les coups de feu à l’école « un homme » avait été interpellé et son arme saisie.
Raonic dédie sa victoire
Depuis Melbourne où il venait de gagner sa rencontre, le joueur de tennis canadien Milos Raonic a dédié sa victoire à La Loche. « Je voudrais adresser mes pensées à cette collectivité, les familles, les lycéens et l’école. Ma victoire est pour cette collectivité (…) tout le Canada et j’en suis sûr le monde est derrière vous », a-t-il déclaré visiblement ému.
« Mes pensées et mes prières sont avec toutes les victimes, leurs familles et leurs amis », a réagi le Premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall.
Ancienne mairesse de La Loche, Georgina Jolibois, députée de la région, s’est dite « choquée et attristée » par la fusillade. Elle « m?interpelle personnellement, puisque des membres de ma famille fréquentent cette école », a-t-elle ajouté.
Les 3.000 habitants de La Loche sont en grande majorité des autochtones du peuple Chipewyans qui vivent à la lisière de l’Arctique.
« Nous sommes choqués et attristés par ce drame », a déclaré le chef de l’Assemblée des Premières nations du Canada, Perry Bellegarde.
A la différence des Etats-Unis, les fusillades sont très rares au Canada où la réglementation sur le port d’armes à feu est plus stricte qu’au sud de la frontière.
Il faut remonter au 6 décembre 1989 pour un tel drame quand un jeune homme avait ouvert le feu à l?école Polytechnique de Montréal, tuant 14 personnes dont dix jeunes étudiantes. Le 24 août 1992 quatre personnes avaient perdu la vie dans une fusillade à l’université Concordia de Montréal.
Justin Trudeau a estimé qu’avec ce drame « il va y avoir des réflexions à faire dans les semaines et les mois à venir » sur les armes.
Ceci d’autant que le précédent gouvernement conservateur avait supprimé et détruit le registre des fusils et des carabines. Les Canadiens détiennent donc désormais en tout anonymat ce type d’armes qui semble avoir été utilisé dans la fusillade de La Loche.